De la démographie médicale en 2015

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Le Conseil national de l’Ordre des médecins vient de publier la nouvelle édition de l’Atlas de la démographie médicale, et selon le Docteur Jean-François Rault, Président de la section Santé publique et Démographie médicale, « cette nouvelle édition met en avant un certain nombre de paradoxes et met en défaut un certain nombre d’idées reçues ».

« Les territoires se vident de leurs médecins » ?

et pourtant 281 087 médecins ont été inscrits au tableau de l’Ordre au cours de l’année 2014, soit une hausse de 1,7% par rapport à l’année précédente. 215 539 sont en activité totale et 65 548 sont retraités dont 14 665 cumulent emploi et retraite. « Ces sept dernières années, les médecins retraités enregistrent un accroissement de 75,1% de leurs effectifs tandis que le nombre d’actifs n’a augmenté sur la même période, que de 1,2% ».

La France n’a jamais compté autant de médecins. Les effectifs du numerus clausus ont presque triplé en dix ans pour atteindre 7497 places, mais « chaque année, 25% des médecins diplômés d’une faculté française décident de ne pas s’inscrire à l’Ordre pour exercer d’autres professions… au détriment du soin ».

Quoi qu’il en soit, au 1er janvier 2015, la densité médicale métropolitaine est de 281,4 pour 100 000 habitants, la région Picardie recensant la plus faible densité avec 230,9 médecins pour 100 000 habitants et la région PACA la plus forte densité avec 352 médecins pour 100 000 habitants.

La profession vieillit et se féminise.

Les médecins généralistes libéraux et mixtes sont âgés en moyenne de 53 ans. Mais parmi les médecins de moins de 40 ans, 60% sont des femmes. Toutes les régions françaises ont enregistré une augmentation significative de la présence des femmes en médecine générale libérale à l’exception de la Corse, notamment en Bretagne et dans les Pays-de Loire (près de 40% de hausse des effectifs sur les sept dernières années).

Hommes et femmes veulent concilier vie professionnelle et vie privée et sembleraient délaisser l’exercice libéral. Pour autant, si seulement 15% des jeunes médecins choisissent cet exercice lors de leur première inscription à l’Ordre, « cinq ans plus tard, 40% s’orientent vers ce mode d’exercice ».

Les jeunes médecins fuiraient les zones rurales

Mais c’est la région Ile-de-France, dont Paris, qui enregistre la plus forte baisse de médecins en activité régulière (- 6%) et de médecins généralistes libéraux (-17% sur sept ans).

Les jeunes générations plébisciteraient les maisons médicales pluri-disciplinaires ?

On trouve dans ces maisons des médecins âgés de 50 ans qui exerçaient auparavant dans des cabinets individuels….

Le tableau de l’Ordre a recensé 10972 remplaçants en 2014, soit une augmentation de +4,8% en un an, dont 18,3% de ces remplaçants ont fait valoir leur droit à la retraite mais continuent à exercer la médecine. Ce sont essentiellement des hommes, tandis que 57% des médecins remplaçants actifs, âgés en moyenne de 43 ans sont des femmes, et même dans la tranche d’âge inférieure à 34 ans, 72% sont des femmes.

Enfin, il faudrait dire un mot sur le nombre de médecins ayant obtenu leur diplôme hors de France, dont le nombre ne cesse d’augmenter (+42,7% en 7 ans), 62% d’entre eux privilégient l’exercice salarié, 13% l’exercice mixte, et préfèrent exercer dans les territoires à forte densité.

On voit bien, comme le dit le Docteur Jean-François Rault que «  le monde médical est en pleine évolution ».