« MON CORPS M’APPARTIENT…. ET POUR ACCOUCHER ? »

Imprimer
« MON CORPS M’APPARTIENT…. et pour accoucher ? » – Compte-rendu de la table ronde organisée par le CALM, 21 Mai 2014

Auteur : Dr Marie-Claire BRUSSET

Extrait :

L’exercice de la profession de sage-femme comporte la pratique des actes nécessaires au diagnostic et à la surveillance de la grossesse, de l’accouchement et des soins post-natals de la mère et de l’enfant. Article 455-1 du Code de la Santé Publique.

Depuis des années, les sages-femmes se battent pour l’ouverture de « Maisons de naissance » en complète autonomie.

 

L’exercice de la profession de sage-femme comporte la pratique des actes nécessaires au diagnostic et à la surveillance de la grossesse, de l’accouchement et des soins post-natals de la mère et de l’enfant. Article 455-1 du Code de la Santé Publique.

Depuis des années, les sages-femmes se battent pour l’ouverture de « Maisons de naissance » en complète autonomie.
Ces structures n’ouvriront que fin 2015, bien que la loi ait été adoptée en juin 2013 (Référence Hygie n°59 page14) .

La naissance, dans la grande majorité des cas, est un acte physiologique normal, d’où l’importance des maisons de naissance, bien éloignées des salles de travail des maternités où la surveillance systématique est toujours anxiogène.

Depuis 2014, les sages femmes travaillent sur la notion de « Giving Birth is empowering » duo permanent entre l’accouchée et elles, partageant le ressenti et le savoir. La sage-femme ne s’impose pas, elle laisse faire la patiente qu’elle rassure et dont elle guide le travail par le ressenti décrit. Elle devient le partenaire indispensable au bon déroulement de la naissance.

Le rôle de la médecine dans les maternités doit se concentrer sur les 20% de grossesses à risque, du fait de pathologie chez la mère ou de malformations du fœtus.

800 000 femmes accouchent tous les ans en France, mis on ne compte pas les dépressions, le stress post-traumatique qui font que les accouchées sortent meurtries de la maternité.

Il existe dans ce domaine encore trop de sexisme : les femmes sont trop grosses, font trop de bruits, appellent trop souvent. Bref, bon nombre d’humiliations leur sont imposées.

Le médecin peut s’ériger en juge, et faire reconnaître les droits de la mère par rapport à ceux de l’enfant à naître. Dans d’autres pays (Irlande, Angleterre, Brésil), l’enfant est prioritaire par rapport à la survie de la mère.

La présentation du Docteur Anne Théau, gynécologue-obstétricienne à la maternité de Port-Royal, m’ a particulièrement retenue. Elle y a mis en place un « Parcours bas risque » qui offre un réel choix aux femmes. Elle y est accompagnée par des sages-femmes libérales. Au fil du temps, les demandes augmentent à l’intérieur de la maternité. Les femmes choisissent la position qui leur convient pour accoucher. La douleur peut être combattue par le contrôle de la respiration, mais il faut pour cela beaucoup de calme et de temps, ce qui est incompatible dans l’enseignement des jeunes sages-femmes à l’intérieur des maternités. Par ailleurs, la douleur ainsi combattue sans le concours d’une péridurale procure à la jeune femme une juste satisfaction d’elle-même et lui permet de se révéler

Cependant, il peut être fait appel à l’hypnose ou à l’acupuncture pour des douleurs moins bien contrôlées. Le Docteur Anne Théau aime discuter aves les primipares et, éventuellement, leur proposer la péridurale en cas d’hésitation de leur part, mais pour les grossesses suivantes, les autres thérapies seront suffisantes.

Les sages-femmes souffrent d’un manque de solidarité entre elles.

Leurs relations avec les féministes sont orageuses. Elles préfèreraient leur soutien plutôt que leurs critiques, comme les exerce Elisabeth Badinter.

De même que leur relation avec les médecins est difficile, car leur désir de voir prospérer les maisons de naissance en dehors des maternités ne rencontre pas leur suffrage…

Liste des participants :

Paul Cesbron, gynécologue –obstétricien, ancien Chef de service de la maternité du centre hospitalier de Creil, secrétaire de la Société d’Histoire de la Naissance.

Yvonne Knibielher, historienne, auteur de l’Histoire du féminisme.

Marie-Hélène Lahaye, juriste, auteur du blog « Marie accouche là ».

Laurence Platel, sage-femme depuis 35 ans, militante de la naissance respectée depuis aussi longtemps, exerçant maintenant en libéral dans la banlieue nantaise.

Anne Théeau, gynécologue-obstétricien à la maternité de Port-Royal.