Réunion AFFM – QUE PEUT APPORTER LA MICRONUTRITION OU LA PHYTOTHERAPIE ? – Jeudi 19 Juin 2014

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l’AFFM, en collaboration avec le Laboratoire PILEJE, a organisé une réunion Jeudi 19 Juin 2014 à l’HEGP (Salle Bleue). Malgré les grèves, 32 médecins se sont réunis pour écouter une conférence sur :

Que peut apporter la micronutrition ou la phytothérapie ?
Le Docteur Laurence BENEDETTI, médecin nutritionniste, titulaire du DU Alimentation Santé Micronutrition et membre de l’ Institut Européen de Diététique et de Micronutrition, a animé cette réunion de manière dynamique et instructive. A l’issue de la conférence, le Docteur Cécile Renson a donné rendez-vous à toutes et tous le Jeudi 2 Octobre pour une réunion sur un format identique, toujours à l’HEGP, sur un thème de dermatologie.

Un cocktail dînatoire a conclu cette réunion de formation de manière conviviale.

Synthèse par le Docteur Marie-Dominique Ghnassia

Constituer, faire fructifier et préserver son capital santé pour ne pas vieillir dans la fragilité sont les éléments essentiels d’une « bonne santé durable ». Il faut pour cela des fondations solides constituées par les facteurs génétiques auxquels s’associent les programmations epigénétiques qui vont modifier l’expression des gênes. Il faut également des systèmes d’adaptation pour faire face à l’usure quotidienne, aux agressions toxiques.

Une conception avec croisement de deux axes peut être utilisée : un axe vertical avec au sommet le cerveau et à la base l’écosystème intestinal un axe horizontal avec à gauche la protection cellulaire (antioxydants) et à droite la communication cellulaire (phospholipides-acides gras saturés et polyinsaturés- équilibre acido basique) et au centre une pompe indispensable : le cœur

Les carburants alimentant le système sont les nutriments énergétiques représentés par les glucides, lipides et protéines. Les micronutriments sont des nutriments non énergétiques : vitamines, minéraux, acides aminés, polyphénols … (vin rouge, épices, curcuma, thé vert) modulateurs du microbiote intestinal (Fibres-artichauts, oignons, échalotes- Probiotiques – bactéries- kéfir, yaourts..) utiles pour son entretien et sa réparation.

La micronutrition n’est pas synonyme de « petite assiette » mais correspond à la prise en compte des micronutriments dans l’alimentation.

Pourquoi observe-t-on des déficits en micronutriments ?

L’industrialisation alimentaire est en cause : fabrication de nouveaux produits avec disparition des micronutriments (Ex : riz incollable, céréales type Chokapi …)

De nombreux facteurs influencent les besoins individuels en micronutriments : prédispositions génétiques mais aussi sport, grossesse, alcool, tabac, médicaments, maladies inflammatoires, cancer…

L’équilibre de l’Ecosystème intestinal et l’assimilation digestive jouent un rôle très important. Par ailleurs des signes tels que chute des cheveux, ongles cassants, peau sèche, oedèmes des paupières et des doigts peuvent être mis en relation avec des problèmes de communication cellulaire.

En Micronutrition il faut donc établir une « stratégie » : dépister l’insatisfaction des besoins de chaque patient, dépister les déséquilibres et les plaintes fonctionnelles en les corrélant aux deux axes indiqués. La prise en charge doit être globale et personnalisée.

Il est primordial d’avoir le « réflexe écosystème intestinal » :

1. Le « microbiote » intestinal comporte 100000 milliards de bactéries avec un effet barrière contre les germes pathogènes. La colonisation bactérienne débute précocement et le microbiote initial est établi à 6 mois (empreinte bactérienne-flore du bébé) avec une immunité développée lorsque l’enfant nait par les voies naturelles et bénéficie d’un allaitement maternel. La naissance par césarienne diminue la diversité microbienne, augmente le risque d’atopie et de surpoids à l’âge adulte (plus 26%)

2. Les villosités donnent 300 m2 de muqueuse avec des cellules jointives. Le stress rend les jonctions perméables avec hyperperméabilité digestive et passage de molécules inflammatoires colonisant la peau et les articulations (ballonnements, arthralgies..).Cette hyperperméabilité se retrouve chez les obèses.

3. Immunité : 60 à 70% des cellules sont immunocompétentes.

Ces trois éléments fonctionnent en synergie.

Une infection ou la prise d’antibiotiques peut fragiliser le microbiote ce qui va augmenter la sensibilité aux infections. Des infections répétées vont entrainer une « dysbiose » et un syndrome d’intestin irritable.Les probiotiques restaurent les propriétés de la flore intestinale Leurs effets démontrés sont dose dépendants. Ils sont indiqués dans l’intolérance au lactose, la prévention et le traitement des diarrhées, les douleurs et la régularisation du transit, l’inflammation intestinale, la prévention des allergies, l’eczéma atopique. Les souches utilisées sont celles ayant le plus d’action sur Helicobacter pylori, Candida albicans. Chaque gélule utilisée contient plusieurs milliards de bactéries. Plusieurs souches peuvent être associées : Exemple : Lactibiane Ref : 4 souches avec 10 Milliards par sachet. (Lactibiane existe sous différentes présentations utilisables avec des schémas thérapeutiques différents pour les colopathies, les mycoses itératives de la femme, les otites chez l’enfant).

L’intestin est également un « deuxième cerveau » avec 200 millions de neurones (autant que le cerveau d’un chien ou d’un chat) qui fabrique 95% de la sérotonine d’où les interactions majeures avec le stress : les yaourts supplémentés en probiotiques permettent une très bonne gestion du stress et de l’émotivité.

A noter que si la Dopamine est l’hormone de la motivation (starter), la Noradrénaline l’hormone de l’action et de l’observance (accélérateur) la Sérotonine est celle de l’humeur, de l’aptitude au changement (frein). Le magnésium, cofacteur de la synthèse des neuromédiateurs est un régulateur du stress (Formag : Magnesium, Taurine, Vit B6) de même que le tryptophane (Neurobiane : Tryptophane, Magnésium, Vit B6).

Place de la Phytothérapie :

Il est possible d’utiliser des plantes pour un certain nombre de situations dont on a fait l’expertise médicale. Quelques exemples sont présentés :

L’Aubépine est active en cas de palpitations, tachycardie, sensations d’oppression. La Passiflore est anxiolytique. La Valériane agit sur les tensions articulaires et sur l’anxiété. Eschscholtzia est hypnotique et active en cas de réveil nocturne. Il est possible de prescrire Phytostandard /Aubépine-Passiflore en cas de problème d’endormissement et Phytostandard/Valériane- Eschscholtzia en cas de réveils nocturnes. (2cprs au coucher)

Pour la ménopause peuvent être utilisés :

la Sauge sclarée (apport d’œstrogènes, active sur les sueurs et la sécheresse vaginale) le Gattilier (actif sur les bouffées de chaleur) le Houblon (apport d’oestrogènes, sédatif), l’Alfalfa (apport d’oestrogènes) et en préménopause le Lin et le Soja. (Feminabiane Meno’Confort: extraits de graines de lin, huile de bourrache, huile de cameline, tryptophane,vit D, B6, B12, Folates )

D’autres plantes permettent de limiter les risques cardiovasculaires (Aubépine, Olivier, Prêle, Curcuma, Ginkgo biloba).

Avant toute prescription de micronutrition ou de phytothérapie un bilan clinique et biologique complet sera réalisé. A noter que « l’Expertise Santé » comporte 7 étapes : Connaissance des antécédents, analyse fonctionnelle de l’assiette, évaluation de l’activité physique, évaluation du stress, analyse de la composition corporelle, biologie personnalisée, examen clinique.

L’Institut Européen de Diétetique et Micronutrition (IEDM) fondé en 1997 propose à Dijon un Diplôme d’Université « Alimentation, Santé et Micronutrition» pour les Pharmaciens d’officine et les médecins Généralistes. contact@iedm.asso.fr