AFFM Bretagne : la prise en charge des plaies chroniques. Mardi 19 Novembre 2013, Brest

Imprimer
La prise en charge des plaies chroniques

Docteurs Hamida LAGADEC et Cécile LE BARS

Les plaies chroniques représentent un problème de santé publique important et sont fréquemment rencontrées par les différents professionnels de santé.

Elles sont souvent symptomatiques d’une pathologie sous jacente (diabète, vasculopathie,…) et beaucoup de facteurs sont susceptibles de retarder leur cicatrisation : facteurs liés à la plaie (surface, profondeur, localisation, infection,…), facteurs liés au patient (dénutrition, cancer,…), mais également à l’environnement (classe sociale, entourage, conditions de vie,…) ainsi qu’aux compétences des professionnels soignants.

Ces plaies ont un retentissement majeur sur la qualité de vie des patients (perte d’autonomie, douleur, image du corps modifiée,…) et peuvent engendrer un isolement social, de l’anxiété voire un syndrome dépressif.

Les plaies chroniques sont définies comme des plaies qui ne cicatrisent pas dans les 4 à 6 semaines d’évolution. Elles incluent les ulcères vasculaires, les escarres, les plaies diabétiques, l’angiodermite nécrosante.

Elles nécessitent une évaluation globale de la situation de la personne ainsi qu’un bilan local de la lésion ulcéreuse.

La collaboration active entre équipes médicale et paramédicale s’impose donc.

Il s’agira par exemple, d’entreprendre des examens complémentaires de type écho doppler veineux ou artériel devant la suspicion d’une plaie d’origine vasculaire, d’évaluer les facteurs de risque (immobilité, incontinence …) et l’état nutritionnel (albuminémie) devant l’apparition d’une escarre.

La prise en charge sera donc adaptée à l’étiologie de la plaie (avis spécialisé chirurgical ou dermatologique, compression veineuse, prise en charge nutritionnelle, mise en place de supports d’aide à la prévention d’escarres,…). Dans tous les cas, la douleur sera prise en compte et soulagée.

Au niveau local, la cicatrisation en milieu humide contrôlé sera favorisée.

La multiplicité des pansements a rendu difficile le choix d’un traitement local adapté.

Cependant, la connaissance des différentes classes de pansements permet d’aider à améliorer les symptômes locaux (exsudats, fibrine, nécrose, odeur,…) voire à accélérer la cicatrisation.

L’éducation du patient est primordiale afin que celui-ci coopère au projet de soins et à l’observance du traitement. Ce qui implique une bonne information du patient mais également une bonne communication et une coordination entre le médecin et l’infirmier.

En résumé :

– Traiter la cause de la plaie avant tout

– Réaliser une détersion locale efficace

Réévaluer le protocole pansement au maximum 8 jours après

– Momifier les plaies artérielles si pas de revascularisation

– Nettoyer au sérum physiologique la plaie et ses pourtours

– Utiliser un pansement adapté au stade de la plaie et à l’état de la peau péri lésionnelle

– Ne pas utiliser d’antiseptiques systématiquement ni d’antibiotiques locaux

– Abandonner les colorants

– Veiller à une bonne hygiène corporelle du patient

– Chercher la coopération du patient pour une meilleure adhésion au protocole de soins

– Etablir une bonne communication et coordination entre tous les professionnels de santé.