1ER CONGRÈS MONDIAL FEMMES ET SÉCURITÉ ROUTIÈRE

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8 & 9 mars 2014 , Palais des Congrès, Skhirat – Rabat, Maroc

Chaque jour, au Maroc comme partout dans le monde, de très nombreuses personnes sont tuées ou blessées sur les routes. Des hommes, des femmes et des enfants qui se rendent à l’école ou à leur travail à pied ou conducteurs de véhicules à moteur et ne rentreront jamais chez eux, laissant derrière eux des familles effondrées. Des milliers de personnes, chaque année, passeront de longues semaines à l’hôpital après un accident grave et beaucoup d’entre elles ne pourront plus jamais vivre, travailler ou jouer comme elles le faisaient auparavant.

Les accidents de la circulation constituent un problème majeur de santé publique au niveau mondial avec de lourdes conséquences sur les plans économique et social.

Le risque d’être tué  dans un accident de la circulation varie selon l’âge et le sexe et il est presque trois fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes. Cependant, selon l’Organisation Mondiale de la Santé, les accidents de la route sont parmi les dix principales causes de décès chez les adolescentes et les femmes adultes.

Dans les pays à revenu élevé et intermédiaire, les accidents de la route représentent la principale cause de décès chez la population féminine âgée de 10 à 44 ans.

La femme joue un rôle essentiel au sein de la société et influence de manière constructive son environnement notamment, en contribuant au changement positif des comportements au sein de son milieu et peut améliorer efficacement la sécurité routière dans la société. C’est pourquoi le Comité National de Prévention des Accidents de la Circulation (CNPAC) et l’Union Nationale des Femmes du Maroc (UNFM), co-organisent le 1er Congrès mondial sur la femme et la sécurité routière sous le thème « Femme et Sécurité Routière : Projet de Société » .

Placé sous le Haut Patronage de SA MAJESTE le ROI MOHAMED VI , et sous la présidence effective de Son Altesse Royale la Princesse Lalla Meryem, présidente de l’UNFM,,ce congrès est organisé à l’occasion de la Journée internationale de la femme, les 8 et 9 mars 2014, à Rabat , en collaboration avec plusieurs organisations internationales concernées par la problématique de la sécurité routière notamment, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la Prévention Routière Internationale (PRI), la Fondation Laser International et Laser Europe, le Forum International des Transports (FIT) et la Fédération Internationale de l’automobile (FIA).

Ce Congrès est également une occasion de mettre en avant le rôle du partenariat avec la société civile autour d’une cause nationale visant la lutte contre l’hécatombe routière et offre une occasion derappeler au monde les rôles que peuvent jouer les femmes et la société civile dans le domaine de la sécurité routière..

Plus de 400 congressistes de 37 pays représentant les organismes internationaux, les gouvernements, les milieux d’affaires, les instituts de recherche ainsi que les différentes composantes de la société civile ont participé aux débats et «  Une Déclaration sur la Femme et la Sécurité Routière dite : « Déclaration de Rabat » a clos les travaux.

Objectifs du congrès

– Intégrer la dimension femme dans les politiques nationales d’amélioration de la sécurité routière ;

– Promouvoir l’approche genre dans la recherche scientifique dans le domaine de la sécurité routière ;

– Favoriser la participation de la société civile à la sensibilisation des femmes dans le domaine de la sécurité routière ;

– Donner aux femmes toute leur place dans les le management des politiques de sécurité routière.

– Fédérer au niveau international le tissu associatif des femmes œuvrant dans le domaine de la sécurité routière à travers la création d’une Fondation Internationale des Femmes pour la Sécurité Routière dont la faisabilité a été discutée.

Tables rondes

1 Genderisation des politiques publiques de sécurité routière

La sécurité routière est un secteur fortement « genderisé ». En effet, les différences homme femme en matière d’accidents de la circulation sont très importantes dans la mesure où les hommes sont plus exposés au risque d’accidents et les femmes ont un comportement plus prudent et plus respectueux des règles de la circulation (vitesse, conduite sous influence,…).C’est pourquoi la dimension genre doit être prise en considération dans les politiques mises en œuvre dans le domaine de la sécurité routière en termes d’intégration des préoccupations et des besoins spécifiques des femmes pour répondre aux exigences et aux besoins des femmes au niveau de toutes les composantes d’une politique publique de sécurité routière notamment, la législation, l’infrastructure et l’utilisation de l’espace public ainsi que l’exploitation du potentiel des femmes dans les stratégies de communication.

Cette approche doit également favoriser l’accès aux postes de prise de décision en matière de sécurité routière notamment, au niveau des instances chargées de l’élaboration et de la mise en œuvre des politiques de sécurité routière au niveau local, régional et international.

2 Société civile, pilier de la sécurité routière

La Décennie d’action pour la sécurité routière 2011-2020 proclamée par l’Organisation des Nations Unies a invité les gouvernements à renforcer leurs politiques en faveur de la sécurité routière en invitant la société civile à y participer ; elle peut jouer le rôle de vecteur pour décliner les politiques publiques de sécurité routière sur le terrain. Son intégration dans le tissu social et culturel lui garantit des facilités d’accès et de pénétration des messages. Elle doit devenir un partenaire privilégié et incontournable pour les gouvernements et participer à la coordination internationale souhaitée par l’ONU.

3 Sécurité routière vecteur de développement durable

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime que les accidents de la circulation coutent entre et 1% et 3% du Produit Intérieur Brut des pays. Ainsi, la réduction des accidents de la circulation peut contribuer à la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement humain : réduire de moitié l’extrême pauvreté et abaisser sensiblement la mortalité infantile.

Au fil des années, la lutte contre le fléau des accidents de la circulation et l’amélioration des conditions de sécurité routière sont devenus au cœur de la problématique du développement de nombreux pays..La qualité de vie d’une nation passe par la promotion et l’amélioration de son niveau de sécurité routière.

Les modalités de création et de fonctionnement d’une « Fondation Internationale des Femmes pour la Sécurité Routière ont été discutés.

Je suis intervenue pour rappeler que la sécurité routière doit être traitée comme un problème de santé publique et qu’il est indispensable d’associer les professionnels de santé et en particulier les femmes médecins à toute réflexion sur ce sujet .

« La Déclaration de Rabat » a fait la synthèse des débats et ouvert la réflexion sur la participation des femmes à la politique de sécurité routière.

Docteur Michèle Muhlmann-Weill

Membre de l’AFFM